Bilan d'échéance pour Annie PAUTY Née le 00/00/00-admise au ABCD le 02/06/08-scolarisée en 4°, au Collège Victor Hugo Juge M. NOLET Attaché Mme DRAULT Adresse de la Mère : Mme LELEU Irène 4 rue des Mésanges 00 MONTROUGE M. PAUTY 17 rue de la Maison Brûlée 00 COLLERET Fratrie : Paul LELEU Christine POURTOIS ??? ------------------- Problématique à l'admission : voir dernière synthèse Evolution_sur_le_groupe : Pierre/Jacqueline Prise en charge du quotidien : Pierre/Jacqueline L'environnement familial : Pierre/Jacqueline La scolarité: Pierre/Jacqueline La santé : Pierre/Jacqueline Relations famille : Conclusion : Bilan d'échéance pour Annie PAUTY Née le 00/00/00-admise au ABCD le 02/06/08-scolarisée en 4°, au Collège Victor Hugo Juge M. NOLET Attaché Mme DRAULT Adresse de la Mère : Mme LELEU Irène 4 rue des Mésanges 00 MONTROUGE M. PAUTY 17 rue de la Maison Brûlée 00 COLLERET Fratrie : Paul LELEU Christine POURTOIS ??? ------------------- Problématique à l'admission : voir dernière synthèse Evolution_sur_le_groupe : Pierre/Jacqueline Prise en charge du quotidien : Pierre/Jacqueline L'environnement familial : Pierre/Jacqueline La scolarité: Pierre/Jacqueline La santé : Pierre/Jacqueline Relations famille : Le travail famille repose essentiellement sur la relation d'Annie avec sa mère, compte tenu de l'éloignement géographique de M. PAUTY et son manque de mobilisation pour venir nous rencontrer. Il ne vient en Normandie que pour les périodes de vacances où il exerce son droit de visite, soit une fois ou deux en période de petites vacances et une fois pendant l'Eté. Sachant qu'il est à chaque fois accompagné de sa compagne et de leurs deux jeunes enfants, ce qui n'est pas propice à envisager un quelconque travail. Les retrouvailles sont en général assez chaleureuses, et les petits sont très contents de revoir leur grande soeur. Ce papa est joignable par téléphone, et a accepté d'entendre les difficultés de sa fille, plutôt que de lui opposer systématiquement une absence de travail. Du côté de Mme LELEU, les rencontres sont régulières, cependant la vie mouvementée de Mme , de part les déménagements successifs, et le nouveau divorce, n'est pas sans incidence sur Annie. Ainsi, elle se trouve facilement déstabilisée voire perdue, si bien qu'elle se réfugie dans des histoires abracadabrantes, comme moyen de s'inventer une réalité plus supportable. Toutefois, Mme a pu, à certains moments, réagir de façon disproportionnée face à Annie, ce qui a mis à mal cette dernière et ce qui a nécessité de reprendre les évènements. Mme se mobilisant et acceptant de partager ses inquiétudes, afin de pouvoir l'accompagner dans sa relation avec Annie. Ces évènements nous montrent combien la fragilité est grande tant chez l'une que chez l'autre, d'où la nécessité de soutenir Mme dans sa place d'adulte et de mère, et de protéger Annie pour lui permettre de conserver son statut d'enfant et d'adolescente. Conclusion : J.BRIANT /P.PETITJEAN V.DUFIER Educateurs référents Chef de Service Bilan d'échéance pour Annie PAUTY Née le 00/00/00-admise au ABCD le 02/06/08-scolarisée en 4°, au Collège Victor Hugo Juge M. NOLET Attaché Mme DRAULT Adresse de la Mère : Mme LELEU Irène 4 rue des Mésanges 00 MONTROUGE M. PAUTY 17 rue de la Maison Brûlée 00 COLLERET Fratrie : Paul LELEU Christine POURTOIS ??? ------------------- Problématique à l'admission : voir dernière synthèse Evolution_sur_le_groupe : Pierre/Jacqueline Prise en charge du quotidien : Pierre/Jacqueline L'environnement familial : Pierre/Jacqueline La scolarité: Pierre/Jacqueline La santé : Pierre/Jacqueline Relations famille : Le travail famille repose essentiellement sur la relation d'Annie avec sa mère, compte tenu de l'éloignement géographique de M. PAUTY et son manque de mobilisation pour venir nous rencontrer. Il ne vient en Normandie que pour les périodes de vacances où il exerce son droit de visite, soit une fois ou deux en période de petites vacances et une fois pendant l'Eté. Sachant qu'il est à chaque fois accompagné de sa compagne et de leurs deux jeunes enfants, ce qui n'est pas propice à envisager un quelconque travail. Les retrouvailles sont en général assez chaleureuses, et les petits sont très contents de revoir leur grande soeur. Ce papa est joignable par téléphone, et a accepté d'entendre les difficultés de sa fille, plutôt que de lui opposer systématiquement une absence de travail. Il reste très préoccupé par l'avenir d'Annie. Du côté de Mme LELEU, les rencontres sont régulières, cependant la vie mouvementée de Mme , de part les déménagements successifs, et le nouveau divorce, n'est pas sans incidence sur Annie. Ainsi, elle se trouve facilement déstabilisée voire perdue, si bien qu'elle se réfugie dans des histoires abracadabrantes, comme moyen de s'inventer une réalité plus supportable. Toutefois, Mme a pu, à certains moments, réagir de façon disproportionnée face à Annie, ce qui a mis à mal cette dernière et ce qui a nécessité de reprendre les évènements. Mme se mobilisant et acceptant de partager ses inquiétudes, afin de pouvoir l'accompagner dans sa relation avec Annie. Ces évènements nous montrent combien la fragilité est grande tant chez l'une que chez l'autre, d'où la nécessité de soutenir Mme dans sa place d'adulte et de mère, et de protéger Annie pour lui permettre de conserver son statut d'enfant et d'adolescente. D'un commun accord, Annie reste un week-end par mois au foyer, Mme ayant pu exprimer ses difficultés à pouvoir assumer ses trois enfants ensemble lors des WE, malgré son désir de réussir à faire face. L'absence de conjoint au domicile la met en difficulté sur le registre de l'autorité, tâche qui incombait à son dernier conjoint. Le maintien d'Annie en WE lui permet de profiter d'un temps de partage avec d'autres adolescents, cependant il est à noter que sa vulnérabilité est notoire, elle peut tout à fait entretenir une relation adaptée et constructive, comme se laisser influencer et partir en escapade avec d'autres. Elle est rarement voire jamais à l'initiative, mais elle ne peut pas résister et dire non. Ceci vient corroborer les inquiétudes de Mme quant aux éventuels rencontres qu'Annie pourrait faire lors des WE chez sa mère. Conclusion : Annie va avoir 15 ans, elle est accueillie au ABCD depuis bientôt 2 ans. Nous constatons une réelle évolution dans sa relation aux adultes, mais aussi au sein du groupe où aujourd'hui elle est la plus grande des filles, mais aussi la plus ancienne. Son projet scolaire est en cours de construction, cependant son faible niveau est préoccupant. La position de tiers, exercé par son accueil, facilite les échanges des deux parents à son sujet. Cependant, sa fragilité et sa vulnérabilité nécessitent qu'elle soit protégée, en cela le placement reste nécessaire. J.BRIANT /P.PETITJEAN V.DUFIER Educateurs référents Chef de Service RAPPORT o annuel o ponctuel o d'échéance Concernant Annie PAUTY, née le 00/00/0000 à Verdon, 14 ans et onze mois. Admise au ABCD au sein du groupe de l'Hortensia à SAINT-PETITOT le 2 juin 2008. o Jugement en Assistance Educative « Placement et Aide Educative » du 7 avril 2008 confiant Annie à la Mission Protection de l'Enfance du Rhône jusqu'au 30 avril 2009. o Jugement en Assistance Educative « Placement » du 27 avril 2009 reconduisant le placement d'Annie à la Direction de l'Enfance et de la famille pour une durée d'un an à compter du 30 avril 2009. o Rapport éducatif rédigé par Madame BRIANT Jacqueline, éducatrice spécialisée, Pierre PETITJEAN, Educateur Spécialisé et Madame DUFIER, Chef de Service. o Adressé à Madame MAZATAUD, Responsable Territoriale à la Mission Protection de l'Enfance, le 2 avril 2010. o Juge : Monsieur NOLET o Responsable Territoriale : Madame DRAULT o Mère : Madame LELEU Irène 4 rue des Mésanges 4ème étage 00 MONTROUGE o Père : Monsieur PAUTY Bernard 17, rue de la Maison Brûlée 00 COLLERET o Fratrie : POURTOIS Christine, née le 00/00/0000 LELEU Paul, né le 00/00/0000 o Scolarité : 4ème au Collège Victor Hugo à SAINT-PETITOT 1. Problématique à l'admission En avril 2008, un nouveau placement d'Annie et de son frère Paul avait été ordonné, confiant les enfants à la Direction de l'Enfance et de la Famille. L'aide éducative apportée pour accompagner le retour des enfants au domicile s'était avérée insuffisante. Au moment de l'admission, Madame LELEU (COULOMB à cette période) pouvait exprimer ses difficultés pour poser son autorité et le cadre, mais aussi ses craintes quant aux rencontres qu'Annie pouvait faire sur le quartier en son absence. Il était notoire qu'Annie affichait peu de défense quant aux sollicitations pouvant surgir. 2. Evolution_sur_le_groupe Annie est arrivée sur le groupe de l'Hortensia depuis le mois de juin 2008. Elle semble aujourd'hui moins souffrir de l'éloignement du domicile et commence à réfléchir sur les raisons du placement. Elle n'est plus autant vindicative ou, tout au moins, elle ne semble plus dans une perspective immédiate de retour. Lors de la dernière audience, elle a bien entendu les positions communes de Madame LELEU, Monsieur PAUTY et notre service de continuer le placement pour la protéger. Cela a permis de dépasser certains enjeux de loyauté pour s'autoriser à mieux s'installer sur le groupe. Jusqu'aux vacances de la Toussaint 2009, nous avons vu Annie évoluer favorablement. En tant que jeune fille la plus âgée sur le groupe, elle s'est placée en leader positif, accessible et disponible. Cependant, Annie est une jeune fille qui cherche à être en bonne relation avec tout le monde et a toujours autant de difficultés à se défendre des autres ou à préserver ses espaces. Par exemple, lorsque les autres jeunes ont remis en cause cette place de grande, Annie n'a pas accepté et à préféré quitter le groupe pour se réfugier dans le parc. Annie reste fragile dans ses relations. Elle peine à s'affirmer face à des personnalités fortes et peut encore se laisser influencer. Par exemple, elle a été revue pour le vol de chaussures avec des autres jeunes du groupe. Le comportement d'Annie s'est modifié à partir du déménagement de Madame LELEU à MONTROUGE. Nous avons observé une régression dans ses positions auprès des adultes et des autres jeunes. A travers un discours conforme sur l'intérêt du déménagement, Annie a ressenti le besoin d'être plus souvent en lien téléphonique avec sa mère, allant jusqu'à utiliser excessivement le téléphone du groupe sans autorisation. De plus, pendant cette période, Madame LELEU ne disposait pas de véhicule et était dépendante des prêts possibles par sa famille. En conséquence, elle a estimé qu'Annie était suffisamment grande pour rentrer seule le week-end en bus. Etant donné la fréquence des bus, Annie a dû rentrer seule certains vendredis soir. Ces retours tardifs et longs l'ont particulièrement insécurisée. Pour ces raisons, nous nous sommes mobilisés pour organiser les transports et Madame LELEU a pu, courant janvier, acquérir un véhicule. Pendant cette même période, Annie a recommencé à affabuler sur ce qu'elle vivait le week-end. Nous retrouvions la jeune fille du début du placement, relatant des événements du week-end qui ne correspondaient pas au discours de la mère. De plus, elle relatait des propos très sexualisés sur son intimité qui ont mis à mal les autres jeunes du groupe. Nous avons repris les différents événements avec Annie. Nous percevons bien que ses possibilités de compréhension sont assez limitées. Annie doit sans doute voir et entendre des « choses » qu'elle tente de s'approprier en les plaçant dans son quotidien. Ainsi, elle nous relate un événement constitué de différents faits qui n'ont pas de liens directs mais qui vont devenir au final crédibles dans sa pensée. A titre d'exemple, lors d'une sortie randonnée avec le groupe, Annie a croisé des chevaux. Le lendemain, elle a affirmé à une éducatrice avoir fait de la calèche. Lorsqu'on met Annie face à la réalité, elle reste le plus souvent interdite ou s'enfonce davantage dans son mensonge. 3. Prise en charge du quotidien Annie occupe depuis le début de l'année une chambre individuelle qu'elle a plutôt bien investie. Elle a bien intégré le soutien que nous pouvons lui apporter dans sa prise en charge du quotidien. Nous avons observé une nette amélioration en début d'année, avec une chambre rangée régulièrement, des affaires mises à laver et un effort sur son hygiène. Puis, nous avons vu réapparaître les difficultés, moins importantes toutefois, de vêtures pas adaptées, rapiécées ou dérobées à d'autres filles du groupe. Nous avons dû organiser dernièrement des achats de vêtements à la demande d'Annie et avec l'accord de la mère. Lors de ces accompagnements individualisés, Annie se montre plus disposée à parler d'elle, de sa famille, de ses souhaits. Ses choix vestimentaires s'avèrent tout à fait adaptés à une jeune fille de quinze ans et elle s'autorise à formuler d'autres demandes, comme par exemple celle de se rendre chez le coiffeur. Dans ces moments-là, nous observons une jeune fille qui a du plaisir à renvoyer une image d'elle différente et qui se montre sensible aux compliments extérieurs. De plus, il semble que nos observations au sujet de ses tenues très sexualisées et de son maquillage parfois excessif soient entendues. Ce n'est plus prétexte au conflit et Annie accepte de se changer ou de démaquiller à notre demande. Annie montre son attachement au groupe. Du fait de la grippe A, elle était chez sa mère lors de la soirée de Noël sur le groupe. Elle s'était beaucoup investie dans la préparation (chorégraphies, chants), se révélant être moteur dans la dynamique du groupe de filles. Annie a téléphoné sur le groupe ce soir là pour souhaiter aux jeunes et aux adultes un joyeux Noël. Dans le cadre sécurisant de l'internat, Annie montre une « relative » autonomie, elle rentre régulièrement à pied du collège et demande parfois à avoir du temps libre le mercredi après-midi pour se rendre en centre ville. 4. L'environnement familial Annie a un contact téléphonique régulier avec ses parents. Les appels de Monsieur PAUTY sont moins réguliers. Les échanges sont moins axés sur la scolarité, donc moins attaquants. Annie ne joue plus sur les différentes positions parentales. Elle distingue bien les espaces de son père et ceux de sa mère. Par ailleurs, les parents ne sont plus en lien direct. L'interface que nous représentons fonctionne assez bien. Annie voit très peu son père. L'éloignement géographique ne facilite pas les déplacements et la différence de zone scolaire complique les organisations de Monsieur PAUTY. Il est toutefois prévu qu'Annie passe la première semaine des vacances de printemps avec son père. Le peu de rencontres semble pour autant contenter Annie. Elle est par ailleurs régulièrement en contact avec sa mère. Madame LELEU appelle régulièrement sa fille. Les appels sont généralement chaleureux mais certains ont dû être médiatisés car Madame LELEU, en colère contre sa fille, a pu être relativement attaquante. Annie est très attachée à sa mère. Elle a pu exprimer ses inquiétudes sur leur relation car, selon elle, Madame LELEU peut exprimer, dans les moments de crise, la volonté de tout abandonner. Nous avons pu constater à quel point le déménagement à MONTROUGE a pu résonner chez Annie comme une menace d'abandon. Nous pensons que cette menace est ancienne mais réactivée à chaque position ambivalente de la mère. Cela empêche Annie de s'individuer sereinement, « la pensée de se séparer est dangereuse ». Nous travaillons avec Annie actuellement sur l'histoire de chacune. Nous incitons Annie à se consacrer à son propre projet, tout en prenant connaissance et conscience de l'histoire de sa mère. 5. La scolarite Annie est en 4ème au collège Victor Hugo à SAINT-PETITOT. Cette classe a la particularité d'être un intermédiaire entre un enseignement traditionnel et un enseignement allégé. En début d'année, nous avons rencontré le directeur et la Conseillère d'Education. Ils ont bien conscience des difficultés d'Annie. Ils n'ont pas souhaité la mettre en classe allégée (4ème A) en raison de son choix de deuxième langue, l'allemand, puis pour tenter de l'entraîner vers un niveau supérieur. Le directeur ne semble pas persuadé qu'une classe spécialisée telle qu'une SEGPA soit adaptée pour Annie. Pourtant, les résultats sont, pour le premier et le deuxième trimestre, très faibles. Les enseignants ont, pour la plupart, adapté un barème spécifique pour éviter des évaluations trop dévalorisantes. De même, ils sont très vigilants sur leurs appréciations pour éviter la démotivation. Sur le groupe, le travail est irrégulier. Elle n'est pas encore autonome. Il faut être avec elle pour organier ses fiches ou l'apprentissage de ses leçons. Nous observons aussi depuis quelques temps des tentatives de dissimulation des devoirs. Elle n'inscrit rien sur son agenda. Nous nous sommes mis d'accord avec les enseignants pour remettre une fiche de suivi et de correspondance. L'an passé, cette fiche avait permis à Annie de se recentrer. Après concertation, nous avons fait le choix de préparer, en lien avec le collège, une entrée vers la Maison Familiale et Rurale de Ballan, en troisième professionnelle. L'idée est de préparer une orientation vers le milieu des animaux. Entre-temps, nous cherchons des stages de courte durée dans le milieu des animaux (chiens, chats, chevaux) de façon à la préparer à la réalité professionnelle et pour lui permettre de découvrir ce secteur d'activité. Le collège valide ce projet. Ils vont l'aider à préparer la sélection d'entrée. En cas d'échec, nous avons envisagé avec le collège la possibilité d'entrer en troisième allégée. 6. Sante La santé d'Annie a été ponctuée de nombreuses maladies, pour certains bénignes telles que des états grippaux, des petites gastroentérites, à l'exception de la Grippe A qu'elle a contractée mi-décembre. Elle s'est fait également de nombreuses blessures telles que des entorses successives aux chevilles et fait actuellement de la rééducation chez un kinésithérapeute. Nous sentons, à travers, ces épisodes médicaux, le mal-être exprimé par le corps. Nous avons pris soin de ne rien banaliser et d'accompagner Annie dans ses traitements. Ce sont des moments qu'Annie affectionne car ils permettent un contact privilégié avec un adulte. Néanmoins, cela montre à quel point Annie reste fragile. Les soins d'orthodontie se sont mis en place avec la pose d'un appareil dentaire début mars afin de rétablir une croissance harmonieuse des mâchoires. Par ailleurs, elle a une bonne hygiène dentaire. Madame LELEU a pu se rendre disponible lors du dernier rendez-vous. Jusqu'alors, elle avait toujours annulé pour des raisons diverses (pas de moyen de transport, garde de ses autres enfants). Annie pouvait alors exprimer sa déception de ne pas avoir de temps où elle se retrouve seule avec sa mère. L'alimentation reste toujours un point de vigilance. Annie a tendance à privilégier les aliments sucrés. Cependant, la pose de son appareil dentaire l'oblige à faire plus attention. Elle a toutefois intégré le « groupe des repas autonomes » qui consiste, entre autres, à élaborer des repas équilibrés avec l'aide d'un éducateur, et se montre assez participative. 7. Relations famille Le travail famille repose essentiellement sur la relation d'Annie avec sa mère, compte-tenu de l'éloignement géographique de Monsieur PAUTY et son manque de mobilisation pour venir nous rencontrer. Il ne vient en normandie que pour les périodes de vacances où il exerce son droit de visite, soit une fois ou deux en période de petites vacances et une fois pendant l'été. Sachant qu'il est à chaque fois accompagné de sa compagne et de leurs deux jeunes enfants, ce qui n'est pas propice à envisager un quelconque travail. Les retrouvailles sont en général assez chaleureuses et les petits sont très contents de revoir leur grande soeur. Ce papa est joignable par téléphone et a accepté d'entendre les difficultés de sa fille plutôt que de lui opposer systématiquement une absence de travail. Il reste très préoccupé par l'avenir d'Annie. Du côté de Madame LELEU, les rencontres sont régulières. Cependant, la vie mouvementée de Madame , de par les déménagements successifs et le nouveau divorce, n'est pas sans incidence sur Annie. Ainsi, elle se trouve facilement déstabilisée, voire perdue, si bien qu'elle se réfugie dans des histoires abracadabrantes, comme moyen de s'inventer une réalité plus supportable. Toutefois, Madame a pu, à certains moments, réagir de façon disproportionnée face à Annie, ce qui a mis à mal cette dernière et ce qui a nécessité de reprendre les évènements, Madame se mobilisant et acceptant de partager ses inquiétudes afin de pouvoir l'accompagner dans sa relation avec Annie. Ces évènements nous montrent combien la fragilité est grande, tant chez l'une que chez l'autre, d'où la nécessité de soutenir Madame dans sa place d'adulte et de mère, et de protéger Annie pour lui permettre de conserver son statut d'enfant et d'adolescente. D'un commun accord, Annie reste un week-end par mois au foyer, Madame ayant pu exprimer ses difficultés à pouvoir assumer ses trois enfants ensemble lors des week-ends, malgré son désir de réussir à faire face. L'absence de conjoint au domicile la met en difficulté sur le registre de l'autorité, tâche qui incombait à son dernier conjoint. Le maintien d'Annie en week-end lui permet de profiter d'un temps de partage avec d'autres adolescents. Cependant, il est à noter que sa vulnérabilité est notoire, elle peut tout à fait entretenir une relation adaptée et constructive, comme se laisser influencer et partir en escapade avec d'autres. Elle est rarement, voire jamais, à l'initiative mais elle ne peut pas résister et dire non. Ceci vient corroborer les inquiétudes de Madame quant aux éventuelles rencontres qu'Annie pourrait faire lors des week-ends chez sa mère. 8. Conclusion Annie va avoir 15 ans, elle est accueillie au ABCD depuis bientôt deux ans. Nous constatons une réelle évolution dans sa relation aux adultes, mais aussi au sein du groupe où aujourd'hui elle est la plus grande des filles, mais aussi la plus ancienne. Son projet scolaire est en cours de construction, cependant son faible niveau est préoccupant. La position de tiers exercée par son accueil facilite les échanges des deux parents à son sujet. Cependant, sa fragilité et sa vulnérabilité nécessitent qu'elle soit protégée. En cela, le placement reste nécessaire. V. DUFIER J. BRIANT P. PETITJEAN CHEF DE SERVICE EDUCATEURS SPECIALISES [pic]