Bilan d'échéance pour Fabrice LEMESLE né le 00/00/00 - admis au ABCD le 18/12/09 - scolarisé en CM2 à l'Ecole Primaire Portal à SAINT PETITOT Juge : Mme BROCHET DEF : Mme BONNOT Mère : Mme PETIT Virginie 6 rue Voltaire 00 ORLY Père : M. LEMESLE nouvelle adresse CLOS SAINT CYR Fabrice est l'enfant unique du couple Il a une ½ soeur chez son papa : Violaine qui doit avoir 3ou 4 ans AEMO 15/01/08 au 15/01/09, puis nouvelle mesure reconduite pour 1an jusqu'au 15/01/10 La mesure s'est avérée insuffisante, d'où un jugement le 11/05/09 décidant d'un placement ------------------- Problématique à l'admission : Fabrice est issu d'un couple séparé, et se trouve au coeur des relations conflictuelles. Il a du mal à trouver sa place et ne sait pas quelle attitude adoptée avec chacun d'eux. A l'école, il rencontre des problèmes de concentration et ne sait pas travailler en autonomie. Il montre beaucoup d'agitation dans la relation avec les autres enfants, voire de la violence. Face à ces situations, la maman s'effondre en larmes, quant au papa il peut faire preuve d'agacement, voire s'emporte et peut être violent. La situation se dégradant, la mesure d'AEMO était insuffisante,ce qui a nécessité d'envisager un placement pour prendre en compte la situation de danger d'évolution de Fabrice ,tout en lui permettant de s'installer dans un environnement sécurisant, afin de temporiser ses angoisses. Evolutionsurlegroupe :Bernard/Jacqueline Prise en charge du quotidien :Bernard/Jacqueline L'environnement familial :Bernard/Jacqueline La scolarité :Bernard/Jacqueline La santé :Bernard/Jacqueline Relations familles : Conclusion : Bilan d'échéance pour Fabrice LEMESLE né le 00/00/00 - admis au ABCD le 18/12/09 - scolarisé en CM2 à l'Ecole Primaire Portal à SAINT PETITOT Juge : Mme BROCHET DEF : Mme BONNOT Mère : Mme PETIT Virginie 6 rue Voltaire 00 ORLY Père : M. LEMESLE nouvelle adresse CLOS SAINT CYR Fabrice est l'enfant unique du couple Il a une ½ soeur chez son papa : Violaine qui doit avoir 3ou 4 ans AEMO 15/01/08 au 15/01/09, puis nouvelle mesure reconduite pour 1an jusqu'au 15/01/10 La mesure s'est avérée insuffisante, d'où un jugement le 11/05/09 décidant d'un placement ------------------- Problématique à l'admission : Fabrice est issu d'un couple séparé, et se trouve au coeur des relations conflictuelles. Il a du mal à trouver sa place et ne sait pas quelle attitude adoptée avec chacun d'eux. A l'école, il rencontre des problèmes de concentration et ne sait pas travailler en autonomie. Il montre beaucoup d'agitation dans la relation avec les autres enfants, voire de la violence. Face à ces situations, la maman s'effondre en larmes, quant au papa il peut faire preuve d'agacement, voire s'emporte et peut être violent. La situation se dégradant, la mesure d'AEMO était insuffisante,ce qui a nécessité d'envisager un placement pour prendre en compte la situation de danger d'évolution de Fabrice ,tout en lui permettant de s'installer dans un environnement sécurisant, afin de temporiser ses angoisses. Evolutionsurlegroupe :Bernard/Jacqueline Prise en charge du quotidien :Bernard/Jacqueline L'environnement familial :Bernard/Jacqueline La scolarité :Bernard/Jacqueline La santé :Bernard/Jacqueline Relations familles : Chacun des parents s'est mobilisé pour accompagner l'admission de Fabrice au ABCD. Si dans un premier temps son accueil avait été envisagé sur le groupe de Limoges, la rencontre avec les autres s'est avérée compliquée, compte tenu de son jeune âge. En conséquence, nous avons proposé de l'accueillir à SAINT PETITOT, la constitution du groupe, avec des enfants plus jeunes, nous semblait plus propice. De ce fait, les parents ont accepté ce changement, et se sont à nouveau mobilisés pour venir visiter, chacun leur tour, avec Fabrice. D'emblée à l'évocation de son accueil, la maman s'est effondrée, essuyant quelques larmes, sans plus d'explication sur son émoi, et parallèlement pouvant exprimer son désir que Fabrice puisse aller mieux. Il est vrai que le placement vient empiéter sur du temps d'accueil de la maman, du fait qu'elle avait la garde de Fabrice, et de ce fait réduit son temps d'accueil au même temps que le papa, soit un WE sur deux . Le papa, plus pragmatique, se montre critique quant au peu d'effet du suivi thérapeutique de Fabrice, et reste dans l'espoir que le placement viendra remédier aux difficultés de son fils. Il évoque son souhait d'être informé, voire associé à tout ce qui concerne son fils. L'hospitalisation de Fabrice les a mobilisés à son chevet, où ils ont pu se relayer, et échanger sur son état psychique. Nous sommes aux balbutiements du travail avec ces parents, toutefois, il est constaté tant par les parents, que par l'Institution, que la place de tiers que nous exerçons au travers des passages de Fabrice de l'un chez l'autre, amène de l'apaisement dans leurs relations. Ainsi, aux vacances d'Hiver, où Fabrice était chez sa maman, il a pu aller déjeuner avec son père sur un temps de midi, ce dernier étant sur un chantier dans le secteur, les parents s'étant mis d'accord. Conclusion : Bilan d'échéance pour Fabrice LEMESLE né le 00/00/00 - admis au ABCD le 18/12/09 - scolarisé en CM2 à l'Ecole Primaire Portal à SAINT PETITOT Juge : Mme BROCHET DEF : Mme BONNOT Mère : Mme PETIT Virginie 6 rue Voltaire 00 ORLY Père : M. LEMESLE nouvelle adresse CLOS SAINT CYR Fabrice est l'enfant unique du couple Il a une ½ soeur chez son papa : Violaine qui doit avoir 3ou 4 ans AEMO 15/01/08 au 15/01/09, puis nouvelle mesure reconduite pour 1an jusqu'au 15/01/10 La mesure s'est avérée insuffisante, d'où un jugement le 11/05/09 décidant d'un placement ------------------- Problématique à l'admission : Fabrice est issu d'un couple séparé, et se trouve au coeur des relations conflictuelles. Il a du mal à trouver sa place et ne sait pas quelle attitude adoptée avec chacun d'eux. A l'école, il rencontre des problèmes de concentration et ne sait pas travailler en autonomie. Il montre beaucoup d'agitation dans la relation avec les autres enfants, voire de la violence. Face à ces situations, la maman s'effondre en larmes, quant au papa il peut faire preuve d'agacement, voire s'emporte et peut être violent. La situation se dégradant, la mesure d'AEMO était insuffisante,ce qui a nécessité d'envisager un placement pour prendre en compte la situation de danger d'évolution de Fabrice ,tout en lui permettant de s'installer dans un environnement sécurisant, afin de temporiser ses angoisses. Evolutionsurlegroupe :Bernard/Jacqueline Prise en charge du quotidien :Bernard/Jacqueline L'environnement familial :Bernard/Jacqueline La scolarité :Bernard/Jacqueline La santé :Bernard/Jacqueline Relations familles : Chacun des parents s'est mobilisé pour accompagner l'admission de Fabrice au ABCD. Si dans un premier temps son accueil avait été envisagé sur le groupe de Limoges, la rencontre avec les autres s'est avérée compliquée, compte tenu de son jeune âge. En conséquence, nous avons proposé de l'accueillir à SAINT PETITOT, la constitution du groupe, avec des enfants plus jeunes, nous semblait plus propice. De ce fait, les parents ont accepté ce changement, et se sont à nouveau mobilisés pour venir visiter, chacun leur tour, avec Fabrice. D'emblée à l'évocation de son accueil, la maman s'est effondrée, essuyant quelques larmes, sans plus d'explication sur son émoi, et parallèlement pouvant exprimer son désir que Fabrice puisse aller mieux. Il est vrai que le placement vient empiéter sur du temps d'accueil de la maman, du fait qu'elle avait la garde de Fabrice, et de ce fait réduit son temps d'accueil au même temps que le papa, soit un WE sur deux . Le papa, plus pragmatique, se montre critique quant au peu d'effet du suivi thérapeutique de Fabrice, et reste dans l'espoir que le placement viendra remédier aux difficultés de son fils. Il évoque son souhait d'être informé, voire associé à tout ce qui concerne son fils. L'hospitalisation de Fabrice les a mobilisés à son chevet, où ils ont pu se relayer, et échanger sur son état psychique. Nous sommes aux balbutiements du travail avec ces parents, toutefois, il est constaté tant par les parents, que par l'Institution, que la place de tiers que nous exerçons au travers des passages de Fabrice de l'un chez l'autre, amène de l'apaisement dans leurs relations. Ainsi, aux vacances d'Hiver, où Fabrice était chez sa maman, il a pu aller déjeuner avec son père sur un temps de midi, ce dernier étant sur un chantier dans le secteur, les parents s'étant mis d'accord. Conclusion : Fabrice, âgé de 11ans, est accueilli depuis peu de temps au ABCD .Sa problématique n'est pas sans effet sur le collectif tant enfants qu'adultes. Traqué, sur le qui-vive en permanence, il affiche clairement ses craintes par rapport aux autres, mais il agresse également allègrement les autres, pas toujours avec un motif précis, il peut également s'affronter aux autres suscitant du conflit et de l'agitation. En relation duelle, il se montre tout autre, s'intéressant à beaucoup de choses, de nature curieuse, cependant son questionnement trahi son degré d'angoisse. Toutefois, son inadaptation, à la vie au milieu des autres, interroge sa capacité à pouvoir s'inscrire dans un cursus scolaire ordinaire, et au sein d'un groupe. Son arrivée récente fait que nous n'avons pas de recul suffisant pour évaluer sa capacité d'évolution en fonction du nouveau cadre de vie proposé, toutefois sa propension à répéter dans le milieu scolaire, son comportement agité, impulsif voire violent, nous interroge sur les limites de notre accueil. En conséquence, il nous semblerait judicieux de tenter de poursuivre son accueil sur quelques mois, afin de faire une évaluation sans trop tarder de sa situation à la faveur des vacances de la Toussaint. Il aura terminé cette année scolaire, et aura commencé une nouvelle année, sachant que le maintien en primaire semblerait plus prudent que de le laisser partir au Collège avec si peu de sécurité psychique. - Le 01/04/2010 J.BRIANT / C.BACQUET V.DUFIER Educateurs référents Chef de Service RAPPORT ( d'échéance ( annuel ( ponctuel Concernant Fabrice LEMESLE , né le 00/00/0000, 11 ans. Admis au ABCD le 18 Décembre 2009. - Jugement en Assistance Educative du 11 mai 2009, de Madame BROCHET, Juge des enfants, confiant Fabrice à la Direction de l'Enfance et de la Famille « en vue d'un accueil au ABCD pour une durée de six mois à compter du 11 mai 2009, soit jusqu'au 11 novembre 2009. - Jugement en Assistance Educative du 10 novembre 2009 prolongeant le Placement de Fabrice à la Direction de l'Enfance et de la Famille pour une durée de six mois, soit jusqu'au 11 mai 2010. Rapport éducatif rédigé par Madame BRIANT Jacqueline, Educatrice spécialisée, Monsieur BACQUET Bernard, éducateur et Madame DUFIER, chef de service. - Rapport psychologique rédigé par Madame RODRIGUEZ, psychologue. Rapport adressé le 8 avril 2010 à Madame BONNOT, Responsable Territoriale à la Direction de l'Enfance et de la Famille. Responsable Territoriale : Madame BONNOT Juge des Enfants : Madame BROCHET Mère : Madame PETIT Virginie 6 rue Voltaire 00 ORLY Père : Monsieur LEMESLE 43 rue des Andes 00 LE CLOS SAINT CYR Fratrie : Violaine, demi-soeur de Fabrice. Scolarité : CM2 à l'école Simplon à SAINT PETITOT. I - Problématique a l'admission Fabrice est issu d'un couple séparé et se trouve au coeur des relations conflictuelles. Il a du mal à trouver sa place et ne sait pas quelle attitude adopter avec chacun d'eux. A l'école, il rencontre des problèmes de concentration et ne sait pas travailler en autonomie. Il montre beaucoup d'agitation dans la relation avec les autres enfants, voire de la violence. Face à ces situations, la maman s'effondre en larmes. Quant au papa, il peut faire preuve d'agacement, voire s'emporter et être violent. La situation se dégradant, la mesure d'AEMO était insuffisante, ce qui a nécessité d'envisager un placement pour prendre en compte la situation de danger d'évolution de Fabrice tout en lui permettant de s'installer dans un environnement sécurisant, afin de temporiser ses angoisses. II- Evolutionsurlegroupe Lors de la visite sur le groupe, Fabrice se montre très attentif mais semble inquiet, certainement insécurisé par l'espace important qu'offre la Clairefontaine. Dès son arrivée en décembre 2009, Fabrice circule sans arrêt, il court partout à l'intérieur du groupe et passe beaucoup de temps dans le jardin. Il semble un peu perdu, comme en errance. Il va vite investir sa chambre et se rassure en accrochant des photos de sa famille sur les murs, range ses affaires dans l'armoire et affirme rapidement être dans « sa chambre ». Il avait partagé celle-ci avec un autre jeune lors de sa semaine de contact. La cohabitation ne s'était pas révélée apaisante pour Fabrice. En effet, il se relevait constamment de son lit pour allumer la lumière et faire du bruit. Fabrice ne sait pas comment entrer en relation avec l'autre. Il n'a pas les codes sociaux appropriés. Il se met à faire n'importe quoi pour attirer l'attention. C'est sa manière à lui de se faire des copains, de jouer, dit-il. Son comportement impulsif et agressif fait fuir les autres jeunes. Il suscite le rejet, dans un premier temps tout au moins. Fabrice a du mal à entendre les règles du groupe et à les respecter. A titre d'exemple, nous le retrouvons dans le couloir des filles, il sort en pyjama le soir en passant par une fenêtre. De plus, il accepte difficilement les frustrations. Lorsque nous refusons une de ses demandes, il crie et se met en colère, il casse alors presque tout sur son passage. Dans ces moments-là, Fabrice n'entend plus, se montre particulièrement grossier et n'arrive que peu à se calmer. Il a de réelles difficultés à se conformer au fonctionnement d'un collectif. Fabrice entre dans les chambres des autres jeunes sans autorisation, emprunte des objets. Il se révèle très intrusif. Nous observons que deux moments dans la journée sont notamment propices à créer de l'agitation chez Fabrice, les temps du repas et du coucher. Pendant les repas, Fabrice ne tient pas en place. Il se lève sans arrêt, insulte les autres, leur lance de la nourriture, mange avec les doigts. Il nous montre un comportement tout à fait inadapté. Il n'arrive pas à écouter l'adulte et fait souvent le contraire de ce que nous lui demandons. Il est alors incapable de tenir la moindre sanction. Nous sommes obligés de décaler son repas et bien souvent de l'isoler dans sa chambre. Au niveau du coucher, Fabrice nous explique son petit rituel. Il nous dit vouloir dormir contre le mur avec la porte ouverte et installe méthodiquement toutes ses peluches. Le moment du coucher se révèle long et compliqué pour Fabrice qui utilise tous les prétextes pour ne pas rejoindre son lit ou se relever constamment. Il empêche les autres de s'endormir en claquant les portes, met sa radio à fond, tape contre les murs, hurle aux autres « on fait le bordel ». Il allume la lumière, fait semblant d'agresser l'éducateur, jette des objets. Bien souvent, ce moment se transforme « en cache-cache » ou « attrapes-moi si tu le peux ». Le comportement de Fabrice convoque l'agressivité chez les autres jeunes et son agitation se diffuse sur le groupe qui est mis à mal. Les autres jeunes sont sous tension. Certains ne supportent pas les attitudes de Fabrice et n'arrivent que difficilement à se mettre à distance là où d'autres réagissent en miroir ou savent comment s'y prendre pour susciter chez lui de l'énervement. Il devient nécessaire que nous ne le quittions plus des yeux. Nous devons intervenir pour apaiser les conflits, protéger Fabrice des autres et de lui-même. Fabrice doit découvrir le fonctionnement d'un collectif et s'adapter à des nouvelles règles de vie. De plus, il lui faut trouver sa place au sein du groupe et établir une relation de confiance avec les éducateurs avec, en parallèle, la découverte d'une nouvelle école. Ces nombreux changements sont facteurs d'angoisse pour Fabrice qui souffre particulièrement de la séparation avec sa mère. Il exprime son mal-être, notamment à travers la violence qui ressort dans son comportement en général et aussi dans les jeux. Lorsqu'il joue dehors, il s'amuse à faire tomber les jeunes qui font tranquillement du roller. Il jette des branches d'arbres, déterre les plantes, tout ce qu'il trouve devient alors une arme. Les moments où Fabrice semble se sentir bien et où il peut être en relation avec ses pairs pour jouer sont de courte durée. Nous nous interrogeons sur sa place au sein d'un groupe constitué de douze jeunes. Ne se sentirait-il pas mieux sur un groupe plus restreint ? Fabrice ne va pas bien et il peut le dire. Ses passages à l'acte s'intensifient et nous obligent à le contenir physiquement, sinon, il n'arrive pas à se poser et à se rassembler. Il lance les chaises, menace les autres. A titre d'exemple, il jette une fourchette en direction d'un jeune ou se saisit d'une paire de ciseaux, essaie de mordre. Il se montre menaçant, crache et ne contrôle plus rien. Il entre dans le bureau des éducateurs en hurlant des paroles qui ne paraissent plus cohérentes. D'ailleurs, sa voix change. Il parle comme un robot, tient un discours morbide. Il saute sur les murs pour prendre des impulsions. Par contre, lorsqu'il est isolé des autres, il peut nous dire « vous ne m'aidez pas ». Il reconnaît ne plus savoir comment s'arrêter et répète « je suis fort comme mon papa, je ne pleure pas, je n'ai jamais mal ». Un soir, nous choisissons de le conduire aux urgences pédiatriques afin de lui apporter d'autres réponses, le couper du groupe pour l'amener à s'apaiser semble être la seule solution pour qu'il se rassemble et qu'il ne tienne pas une place de mauvais objet. En relation duelle avec l'adulte, il s'autorise à se montrer différemment. Les temps de trajet en voiture deviennent propices à l'échange, ce qui nous permet d'établir une relation de confiance avec Fabrice. Nous prenons du temps pour échanger sur ses difficultés et sur les efforts qu'il essaie de fournir. Nous essayons de l'amener à verbaliser davantage. Lors de ces moments privilégiés avec l'adulte, Fabrice est bavard, il parle de ce qu'il aime, de ce qu'il voudrait faire comme métier. Bien souvent, nous sommes face à un petit garçon qui se révèle sympathique et souriant. Il a pu nous dire « çà fait longtemps avant de revoir Maman ? » Nous avons donc mis en place trois appels téléphoniques par semaine. Il appelle donc sa mère le mardi et le jeudi. Il a son père au téléphone le mercredi. Depuis son hospitalisation et la mise en place du traitement, Fabrice semble se sentir mieux, qu'il soit en relation duelle ou sur le groupe. Il élabore davantage. Fabrice a nécessairement besoin de contenance et il peut maintenant questionner l'adulte : « Est-ce que c'est bien ce que fais là ? Il remarque aussi qu'il casse parce que cela l'aide à se sentir bien, alors, souvent, dit-il, il manifeste pour dire. Toutefois, Fabrice se confie davantage, notamment sur la peur de mourir qui le terrorise. Il est aussi très sensible aux ressentis de sa mère et répète souvent « quand je vois maman qui pleure, je pleure aussi et je suis triste ». Bien que les troubles du comportement soient toujours visibles et qu'il y ait toujours des moments de grande agitation chez Fabrice, il arrive à se contrôler davantage. Lorsqu'il détruit ou abîme quelque chose, il peut être ensuite dans la réparation. A titre d'exemple, s'il étale de la peinture sur les tables et les chaises, il peut aujourd'hui aller chercher une éponge pour nettoyer. Il peut formuler des excuses et se montrer sensible à nos observations. Il arrive à partager du temps autour d'une activité, notamment le coloriage qu'il affectionne. Il accepte plus facilement d'entendre les règles qu'impose une vie sur un collectif. Fabrice est un enfant agréable mais qui peut changer de comportement à tout instant. Il n'y a pas forcément d'élément déclencheur, même si nous repérons qu'il a besoin d'être au centre de l'attention. En effet, il s'agite souvent lorsque nous nous occupons d'un autre jeune. A titre d'exemple, Fabrice est actuellement présent sur le groupe pour le repas du midi où il est la majorité du temps seul avec l'adulte. Fabrice affectionne ces moments privilégiés et nous montre un comportement tout à fait adapté. Dès que quelqu'un arrive, et si l'attention se détourne, Fabrice commence à faire n'importe quoi. A contrario, il peut aussi participer à une sortie à la piscine avec huit autres jeunes et réussir à partager ce moment. Fabrice a besoin d'un cadre structurant ainsi que d'une présence éducative forte pour lui permettre d'avoir une image plus positive de lui-même et pour l'amener à mettre des mots sur la souffrance qui le traverse. Il est nécessaire d'apaiser ses angoisses afin de diminuer son sentiment de persécution. Il semble important qu'il puisse avant tout apprendre le « vivre ensemble » et avoir des expériences de socialisation. C'est pourquoi un projet d'accueil l'après-midi à la « Marguerite » pourrait se mettre en place dans le courant du mois de juin prochain. III - La scolarité A son arrivée sur le groupe de la Clairefontaine, Fabrice est scolarisé le 4 janvier 2010 à l'école Simplon à SAINT PETITOT en CM2. Or, dès le 5 janvier 2010, l'institutrice nous interpelle à la sortie de l'école sur les conflits que peut avoir Fabrice à la récréation, mais aussi à la cantine. Les jours suivants, il se fait interpeller à plusieurs reprises par le directeur ou l'institutrice (doigt d'honneur, plaintes d'élèves). A la cantine, le personnel pointe le langage grossier de l'enfant, et déjà, il perd des points sur son cahier de correspondance. Le 14 janvier 2010, il est mis au premier rang de la classe et l'institutrice note encore des problèmes de comportement à la récréation (bâtons) et également à la cantine. Lors du rendez-vous du 21 janvier 2010 (prévu une semaine avant), nous notons le découragement de l'institutrice, ne sachant pas comment faire face aux agissements de Fabrice (bruitages, insultes, embête les autres, détériore la décoration de la classe lorsqu'il est mis au coin). Depuis ce jour, Fabrice ne mange à la cantine que le mardi (jour des réunions d'équipe du ABCD). Le 25 janvier 2010, nouveau point avec l'institutrice qui nous dit que c'est encore plus difficile, même à la cantine en moins (lance de l'encre, fait mal au cou à un élève plus petit que lui dans les toilettes). A la sortie du rendez-vous, Fabrice évoque une boule au ventre lorsqu'il vient à l'école, qu'une journée d'école représente pour lui une année et qu'il sait qu'il a du mal à se retenir dès qu'il se sent attaqué. Le 28 janvier 2010, Fabrice est sorti de la classe et il est mis dans le bureau du directeur où il arrive à travailler calmement. Celui-ci évoque la possibilité d'un tutorat par un élève de CM2 et d'activités plus ludiques. Ces propositions n'auront pas le temps d'être mises en place. En revanche, Fabrice peut aussi être bousculé, par exemple dans la cour de récréation par des élèves. Il arrive à ne pas répondre. Le 29 janvier 2010, nous sommes attendus à la sortie de l'école par l'institutrice et le directeur : il n'y a pas d'amélioration, Fabrice n'écoute pas, se lève en classe, tape les autres. Ils évoquent la persécution dont Fabrice est victime et ne voient pas de solution ni d'évolution possible à court terme. Lorsque nous leur demandons s'ils pensent pouvoir poursuivre, ils répondent que cela paraît peu probable. Le 1er février 2010, Fabrice a été hospitalisé en soirée (il n'est pas retourné à l'école Simplon). Nous avons informé l'école de l'évolution de Fabrice. Une rencontre avec l'institutrice, le directeur, la chef de service du Foyer de la Clairefontaine et l'éducateur référent de Fabrice a eu lieu le 11 février 2010 afin de trouver une solution quant à la poursuite de la scolarité de Fabrice. L'équipe pédagogique a clairement évoqué son angoisse à l'idée de voir revenir Fabrice au sein de l'école. Nous avons donc décidé un changement d'école avec Grandmesnil et nous l'avons inscrit à l'école Portal, en classe de CM2/CM1, encadrée par le directeur, après les vacances de février. Le mardi 2 mars 2010, Fabrice a visité l'école et rencontré le directeur et le personnel. L'aménagement est le suivant : école le matin et un repas à la cantine le mardi. Pendant les trois premières matinées d'école, Fabrice a eu un bon comportement dans l'ensemble, il a eu peu d'échanges à la récréation. Fabrice connaissant bien ses difficultés, ne veut-il pas rentrer en conflit trop vite avec les autres jeunes ? Le directeur veut réunir rapidement une équipe éducative afin d'accueillir au mieux Fabrice et lui apporter des solutions. Le mardi 9 mars 2010, Fabrice s'est beaucoup agité en classe, se levant sans qu'on ne le lui demande. Le Directeur nous en a fait part. Le jeudi 11 mars, il le met au premier rang et la matinée se passe bien. Le vendredi 12 mars, Fabrice participe à la sortie scolaire à l'école d'Ingénieurs de Limoges (journée entière). Nous laissons la possibilité à l'instituteur de nous joindre à tout moment dans la journée, ce qu'il a fait à 15h45 car ce fut compliqué le midi. A ce jour, nous rencontrons souvent le directeur pour évoquer la scolarité de Fabrice et son comportement. Le directeur nous donne également des indications sur le travail à faire à la Clairefontaine l'après- midi. IV - La santé Fabrice rencontre une fois par semaine (le jeudi) le docteur Laurence PRIGENT au CMPP de Limoges en thérapie. V - Relations Famille Chacun des parents s'est mobilisé pour accompagner l'admission de Fabrice au ABCD. Si dans un premier temps son accueil avait été envisagé sur le groupe de Limoges, la rencontre avec les autres s'est avérée compliquée compte-tenu de son jeune âge. En conséquence, nous avons proposé de l'accueillir à SAINT PETITOT, la constitution du groupe, avec des enfants plus jeunes nous semblait plus propice. De ce fait, les parents ont accepté ce changement et se sont à nouveau mobilisés pour venir visiter, chacun leur tour, avec Fabrice. D'emblée, à l'évocation de son accueil, la maman s'est effondrée, essuyant quelques larmes, sans plus d'explication sur son émoi, et parallèlement pouvant exprimer son désir que Fabrice puisse aller mieux. Il est vrai que le placement vient empiéter sur du temps d'accueil de la maman du fait qu'elle avait la garde de Fabrice et, de ce fait, réduit son temps d'accueil au même temps que le papa, soit un week-end sur deux. Le papa, plus pragmatique, se montre critique quant au peu d'effet du suivi thérapeutique de Fabrice et reste dans l'espoir que le placement viendra remédier aux difficultés de son fils. Il évoque son souhait d'être informé, voire associé, à tout ce qui concerne son fils. L'hospitalisation de Fabrice les a mobilisés à son chevet où ils ont pu se relayer et échanger sur son état psychique. Nous sommes aux balbutiements du travail avec ces parents. Toutefois, il est constaté tant par les parents, que par l'Institution, que la place de tiers que nous exerçons au travers des passages de Fabrice de l'un chez l'autre, amène de l'apaisement dans leurs relations. Ainsi, aux vacances d'hiver, où Fabrice était chez sa maman, il a pu aller déjeuner avec son père sur un temps de midi, ce dernier étant sur un chantier dans le secteur, les parents s'étant mis d'accord. VI - Conclusion Fabrice, âgé de 11 ans, est accueilli depuis peu de temps au ABCD. Sa problématique n'est pas sans effet sur le collectif, tant enfants qu'adultes. Traqué, sur le qui-vive en permanence, il affiche clairement ses craintes par rapport aux autres mais il agresse également allègrement les autres, pas toujours avec un motif précis. Il peut également s'affronter aux autres, suscitant du conflit et de l'agitation. En relation duelle, Fabrice se montre tout autre, il est de nature curieuse. De ce fait, il s'intéresse à beaucoup de choses. Son questionnement est important et trahit à la fois son degré d'angoisse. Toutefois, son inadaptation à la vie au milieu des autres interroge sa capacité à pouvoir s'inscrire dans un cursus scolaire ordinaire et au sein d'un groupe. Son arrivée récente fait que nous n'avons pas de recul suffisant pour évaluer sa capacité d'évolution en fonction du nouveau cadre de vie proposé. Toutefois, sa propension à répéter dans le milieu scolaire son comportement agité, impulsif, voire violent, nous interroge sur les limites de notre accueil. En conséquence, il nous semblerait judicieux de tenter de poursuivre son accueil sur quelques mois afin de faire une évaluation sans trop tarder de sa situation à la faveur des vacances de la Toussaint. Il aura terminé cette année scolaire et aura commencé une nouvelle année, sachant que le maintien en primaire semblerait plus prudent que de le laisser partir au Collège avec si peu de sécurité psychique. V.DUFIER J.BRIANT C.BACQUET Chef de Service Educatrice Spécialisée Educateur [pic]