Colloque organisé par : CENTRE DE LINGUISTIQUE FRANCAISE / SYLED (EA 2290, Université Paris 3).

Contacts : Sonia Branca-Rosoff, Gilles Philippe, Yvonne Cazal, Jean-Marie Fournier, Yana Grinshpun, Anne Régent-Susini

Pour la mouvance structuraliste, la langue française ne peut pas être rapportée à un acte fondateur car elle renvoie à une organisation toujours préexistante. Ce principe de l’épistémologie saussurienne ne disqualifie pas pour autant les études sur les conditions de la "fabrique de la langue". Par exemple, en tant que façon de conjoindre un usage normatif et un objet de savoir, le français écrit a été en partie institué au cours de la période qui va de la Renaissance à la Révolution. Ce que les Académiciens désignent en 1694 comme langue commune associe ainsi à un outillage descriptif, un idéal qui s’écarte peu à peu de l’éloquence des Anciens pour promouvoir les normes de clarté d’un discours tourné vers l’écrit. En France, des colloques récents et un colloque à venir témoignent de l’intérêt actuel pour ce chantier, parmi lesquels "Les linguistes et la norme", juin 2004 à Montpellier, "Prescriptions en langue" novembre 2007 à Paris, "Modes langagières dans l’histoire. Processus mimétiques et changements linguistiques" prévu à Montpellier en juin 2008.

Le colloque "Langue commune et changements de normes" de Paris III se propose de concentrer l’attention sur les situations les plus favorables pour observer les mécanismes de formation des normes : les changements de régime de normativité. Sont alors observables des situations où deux régimes normatifs différents se côtoient, se superposent, entrent en conflit, ou au contraire se donnent à voir dans un jeu quasi bilingue, si bien que les acteurs prennent conscience de ce qui semble se constituer en frontière.

D’autre part, l’enquête a souvent été restreinte au français, considéré comme prototypique. En nous limitant à la période qui va du XVIe siècle au XIXe siècle, mais en élargissant le champ à d’autres langues européennes, nous souhaitons prendre la mesure des spécificités de l’histoire de chaque langue.

SYLED, SYstèmes Linguistiques, Enonciation et Discours, http://syled.univ-paris3.fr/