" L'oral et l'écrit dans le discours juridique "

La logique déontique, développée à partir des années 50, tente de formaliser les rapports qui existent entre les quatre alternatives d'une loi : l'obligation, l'interdiction, la permission et le facultatif.
" L'énoncé normatif est celui qui formule un ordre, en permettant, obligeant ou interdisant une conduite. Il s'oppose à l'énoncé qui reconnaît, constate ou décrit une situation, promeut, favorise, encourage, ou encore exprime des vœux, des souhaits, des recommandations ou des avis" (V. Champeil-Desplats:2006 : 4).
Malgré les tentatives de simplification commencées en France à la fin des années 1950, les lois sont de plus en plus complexes (Rapport du Conseil d'État : 2006). Plusieurs facteurs, de nature plus sociologique et politique que juridique, viennent s'ajouter aux causes objectives de complexité normative : une masse croissante de normes, la pression exercée par les médias sur l'exécutif et le législatif le conduisant, en certaines circonstances, à voter des lois purement déclaratives, l'allongement et complexité des textes de loi  et la multiplication des amendements parlementaires, ce qui contribue non seulement à l'allongement des textes, mais aussi à un délai d'examen parfois très court.
Mais à part sa complexité, le discours juridique, et notamment le discours législatif, tend à apparaître moins normatif, selon la logique déontologique.
Le discours législatif a commencé à céder à la tentation de ce qu'on a appelé " droit mou "  (traduction française de "soft law"), dépourvu de toute force obligatoire.
Les manifestations d'un droit de portée générale non obligatoire et non contraignante " ne cessent de se multiplier depuis deux ou trois décennies, conférant à ce phénomène une ampleur croissant " (C. Thibièrge : 2003).