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Des
outils d'analyse du discours pour l'étude des positionnements identitaires :
exemples de discours de Roms de Roumanie
Cette communication
propose d'aborder la question des outils repris à l'Analyse de Discours dans le
cadre d'un travail de thèse mené en sociolinguistique. Ces recherches ont porté
sur la politique linguistique menée en faveur du romani standardisé ( standard
des langues tsiganes) en Roumanie et de la possibilité pour les Roms,
caractérisés par l'hétérogénéité de leurs positionnements identitaires et de
leurs pratiques langagières, d'adhérer tout d'un coup à une langue commune, à
une identité nationale.
Cette problématique initiale a
orienté mon travail de thèse sur l'importance des discours qui soutiennent une
politique linguistique et de la question de leur circulation entre différentes
sphères. Cette proposition de communication voudrait donc retracer une démarche
méthodologique qui consiste à interroger en premier lieu les discours
instituants de type politiques, scientifiques, médiatiques qui oeuvrent à la
construction d'une représentation stable et homogène des Roms pour analyser par
la suite la reprise éventuelle de ces processus d'homogénéisation dans les
discours subjectifs.
Mon corpus est donc constitué
de discours de types médiatiques, scientifiques, politiques mais aussi de
discours subjectifs recueillis par le biais d'observations participantes sous la
forme de conversations spontanées enregistrées, de récit de vie et parfois
d'entretiens semi-dirigés. J'ai essentiellement suivi parmi les étudiants un
semestre de cours à la faculté de langue romani de Bucarest, j'ai vécu dans le
village de Maguri où se trouve une école où l'enseignement se fait entièrement
en langue romani ainsi que dans deux autres villages qui n'avaient aucun contact
direct avec la langue romani standardisée.
A l'aide d'exemples précis
extraits de mon corpus, nous pourrons illustrer comment les outils d'analyse du
discours peuvent être utiles pour approcher la construction des positionnements
identitaires des sujets en discours. Il faudra pour cela considérer que
l'inscription du sujet dans le langage se caractérise par une double tension :
soumission aux forces régulatrices du sens vs liberté de re-signification.
Autrement dit, le sujet se représente en discours à partir de signifiants dont
les programmes de sens ont été orientés, déterminés par les forces sociales mais
il dispose aussi de la possibilité de travailler à la polysémie des signifiants
en re-négociant dans l'interaction les programmes de sens.
J'aborde donc le langage dans
sa dimension dialogique - les signifiants portent la trace des différentes
sphères de discours traversés et dans sa dimension performative, le langage
comme lieu où se joue notre positionnement social. Plus précisément
encore, je m'attache à dégager les faits langagiers qui signalent
les processus d'homogénéisation des discours instituants tels que la nomination
(imposition du nom rom), les stéréotypes mais aussi aux faits langagiers qui
marquent la possible distanciation du sujet par rapport aux forces régulatrices
du sens comme les phénomènes de non coïncidence du dire.
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