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Bruno BONU*, Mathias BROTH , Dominique CROZAT° et
Laurent FAURÉ* *Praxiling UMR5267 - Université Montpellier 3 -
CNRS Institutionen för kultur och kommunikation (IKK) °Linköpings
universitet, Suède ° ART-Dev - FRE 3027 {bruno.bonu, dominique.crozat, laurent.faure}@univ-montp3.frmathias.broth@liu.se
Explorer la ville un mardi gras : voir, montrer, dire le
" carnaval des gueux " dans un centre de vidéosurveillance
Un groupe pluridisciplinaire de chercheurs a suivi et filmé,
à l'intérieur d'un centre de vidéosurveillance, pendant une soirée et une partie
de la nuit du mardi gras 2010, la formation, le déroulement, la fragmentation et
la dislocation d'un défilé de carnaval, alternatif et informel. Cette
observation de la constitution progressive d'un événement festif
anti-institutionnel - le " carnaval des gueux " -, dans le travail des
opérateurs d'un Centre de Sécurité Urbaine, montre comment une occasion sociale
peut s'ancrer dans une série de lieux de la ville. Nous focaliserons notre
attention sur la constitution d'un événement festif annuel (Crozat 2004) dans
les actions professionnelles et ordinaires. Nous voulons ainsi appréhender les
modes discursifs et praxéologiques de construction de l'événement-dans-la-ville
à travers le travail des opérateurs, en particulier durant les moments de " pic
", dans l'activité d'anticipation et traitement du " risque ". Nous
montrerons des moments spécifiques de la constitution de l'événement dans les
interactions se déroulant lors d'appels téléphoniques entrants et sortants dans
le centre, avec la Police Nationale, la Police Municipale, d'autres services
communaux, ainsi qu'avec les transports urbains (Whalen et al. 1987). En effet,
les procédures descriptives, explicatives, injonctives ou interpellatives dans
l'espace public (Fauré 2010) des divers professionnels impliqués mettent en
discours l'événement à l'aune du problème public de sécurité. Notre
communication veut montrer comment sont traités, dans ces interactions
asymétriques caractérisées par la différence d'accessibilité visuelle directe
aux scènes de la vie urbaine, entre les différents interlocuteurs des appels.
Par conséquent l'intervention poursuit un triple objectif analytique. Elle veut
étudier : - la relation entre les lieux de la ville et (la trajectoire de)
l'événement " en train de se faire " sous les yeux des opérateurs ; - l'usage
des catégories pour référer aux personnes et aux groupes (Bonu à paraître)
; - l'usage du temps chronologique et institutionnel (Broth à
paraître). Mots clés : événement, interaction,
lieux, télésurveillance, ville
Bonu B. (à paraître), " L'interaction de part et d'autre des
barreaux : catégorisations dans la vidéocommunication ", Faits de langue,
Greco L., Mondada L et Renaud P. (eds.). Broth M. (à paraître), "
Going Live. On countdowns and other practices for projecting the end of video
clips in TV-production ". Crozat, D. (2004), " Contextes
socio-territoriaux de la vie culturelle et de ses événements ", BAGF -
Géographies, 2. Fauré, L. (2010), " Interjection et procédure interpellative
en grammaire interactionnelle : de l'image de soi à l'"allogénèse " ? ", CORELA,
Numéros thématiques, L'interpellation. [URL
:http://corela.edel.univ-poitiers.fr/idex.php?id=1827] Whalen, J., Zimmerman,
D. H. & Whalen, M. (1988), "When Words Fail: A Single Case Analysis." Social
Problems 35(4): 335-362.
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