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Ferenc FODOR
LESCLAP (Laboratoire d'Etudes
Sociolinguistiques), Université d'Amiens GRETS (EDF R&D) ferenc.fodor@free.fr
Traces interdiscursives et intericoniques d'événements
marquants : le cas du risque pandémique
Nous proposons d'analyser dans cette communication les
caractéristiques des discours d'un type d'événement fortement médiatisé ces
dernières années : le risque pandémique (surtout la grippe aviaire et la grippe
A et plus globalement les risques épidémique/pandémique). À travers un corpus
d'analyse contenant des articles de presse et quelques exemples littéraires et
filmiques, nous nous interrogeons sur le rôle de la langue dans la construction
des imaginaires socio-discursifs et dans l'interprétation des événements
épidémiques ou pandémiques. Nous examinons les univers de sens, thématiques et
tons convergents, c'est-à-dire le discours explicitement dominant qui semble
couvrir le champ des représentations en matière de risque pandémique. Sont
également dégagés les thèmes plus rarement présents, minoritaires voire
divergents, ou même périphériques, susceptibles de marquer des écarts
représentationnels quant à cet objet d'étude. Concernant les modalités tonales,
l'analyse des prises en charge énonciatives permet de repérer les types
d'indices et de marqueurs convoqués pouvant être interprétés eu égard aux
problématiques posées. Au-delà de l'analyse des discours produits, de la mise
en récit et des moments discursifs, nous portons une attention particulière aux
images qui accompagnent les articles, aux textes pris en compte, à la
filmographie et aux effets de sens que leurs liens produisent. Le repérage et
l'analyse des rappels interdiscursifs et intericoniques sont primordiaux pour
tenter de suivre les reformulations opérées par les médias d'un événement à
l'autre de même que les permanences et les ruptures, les convergences et les
périphéries. Les outils théoriques et méthodologiques mobilisés pour
mener à bien les analyses sont ceux de la linguistique (analyse du discours,
énonciation, analyses lexicale) et de la sémiologie (analyse des rapports
texte-image, analyses explicative et interprétative). La démarche sémiologique
que nous adoptons participe d'une sémiologie générale (des indices, des codes ou
structurations), se donnant comme objet la culture. De façon générale, elle
s'intéresse au comment de la production de sens et elle se construit comme la
science des significations. La démarche proposée s'inscrit plus particulièrement
dans le champ de la sémiologie de la réception : nous nous intéressons aux
effets de sens, aux significations possibles en réception des objets étudiés.
Cette démarche a comme enjeu de décrire les éléments du corpus préalablement
construit en fonction des pertinences choisies comme une simulation d'objet
sémiotique homogénéisé par un élément linguistique, thématique ou iconique, par
exemple. À travers deux phases d'analyse principales, elle tente de mettre au
jour le mode de fonctionnement des éléments (phase systémique) et d'en dégager
les effets de sens et les valeurs symboliques, les modes de signifiance (phase
interprétative).
Mots clés : fictions, imaginaires
socio-discursifs, interdiscours, médias, pandémie
FODOR, F., (2007) " Des médias aux films de fictions :
l'approche sémiologique dans l'étude de l'opinion publique ", Etudier l'opinion
(éd. Jean-François TCHERNIA et Xavier MARC), Presses Universitaires de Grenoble,
pp. 113-130. FODOR, F. et BRUNETIERE, V., (2011), Climat d'angoisse.
L'imaginaire du changement climatique, Paris, Les Deux Encres (Collection
Sciences Humaines). GREIMAS A.J., (1966) Sémantique structurale, Paris,
Larousse. HOUDEBINE, A-M, (1999) " Actualité de la sémiologie ", dans
Entreprise et sémiologie (dir. FRAENKEL, B., LEGRIS-DESPORTES, Ch.), Paris,
Dunod. MAINGUENEAU, D. (2002), Analyser les textes de communication, Paris,
Nathan. MOIRAND, S. (2007) Les discours de la presse quotidienne. Paris,
PUF. SALMON C. (2007) Storytelling, la machine à fabriquer des histoires et à
formater les esprits, Paris, La Découverte.
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